Une semaine après les émeutes de fin juillet, l’administration Lourenço a durci sa réponse. Arrestations ciblées, poursuites pour terrorisme et financement occulte, implication de ressortissants étrangers : autant de signaux qui traduisent une volonté de réaffirmer l’autorité de l’État et d’inscrire les violences dans une lecture sécuritaire et souverainiste.
Le MPLA (Mouvement Populaire de Libération de l’Angola, parti au pouvoir) présente les émeutes comme le produit d’une manipulation orchestrée par l’UNITA (Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola, principal parti d’opposition) et par des acteurs extérieurs.
L’UNITA, de son côté, refuse cette requalification et maintient que les mobilisations sont l’expression d’un malaise social profond, alimenté par l’inflation et le chômage.
La confrontation dépasse donc le terrain des rues : elle se joue désormais dans le champ du récit, au Parlement comme dans l’espace public.
Dans un contexte de fragilisation des relais syndicaux et politiques secondaires, ce face-à-face renforce la polarisation entre pouvoir et opposition.
À court terme, l’exécutif consolide son contrôle ; à long terme, il prend le risque d’une érosion progressive de la confiance.