À une semaine du vote, le Cameroun aborde une élection à haute charge symbolique. À 92 ans, le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, brigue un huitième mandat consécutif. Sa réélection prolongerait un pouvoir de plus de quatre décennies.
Face à lui, onze candidats figurent sur les bulletins, dont deux anciens alliés du régime : Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, qui ont quitté le gouvernement pour se lancer dans la course.
La campagne s’intensifie : Issa Tchiroma Bakary tenait un meeting à Douala, Joshua Osih (Social Democratic Front) mobilisait ses partisans dans le Nord, et Cabral Libii, chef du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale, s’adressait à ses soutiens dans l’Extrême-Nord.
Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, parti présidentiel, poursuit ses activités sans la présence physique du chef de l’État, dont une apparition à Maroua est toutefois évoquée.
Sur le plan organisationnel, Elections Cameroon a annoncé la mise en place de plus de 30 000 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire et dans les missions diplomatiques.
L’opposition dénonce néanmoins un manque de transparence dans la publication du fichier électoral actualisé, évoquant la création de nouveaux bureaux non signalés.
Au-delà du vote, le scrutin du 12 octobre constituera un moment de vérité pour la classe dirigeante comme pour les institutions, dans un contexte où les attentes sociales, la question de la succession et la stabilité territoriale s’entrecroisent.